Commercialisation L'envolée des prix du blé devrait se calmer

Après leur forte progression, les prix du blé devraient se stabiliser (© Terre-net Média)

Question: La flambée des cours mondiaux va-t-elle se poursuivre ? Réponse de Michel Portier, directeur d'Agritel: Pour moi, la première vague de hausse est faite. Le point d'orgue a lieu aujourd'hui avec la Russie qui a interdit ses exportations. Les prix ont pris 10%. Le marché va se calmer sous réserve qu'il n'y ait pas d'incidents climatiques en Australie et en Argentine. Nous en avons besoin sur la scène internationale. Mais les récoltes de ces deux gros pays exportateurs de l'hémisphère sud n'auront lieu qu'en décembre. Le plus étonnant c'est la rapidité avec laquelle les prix ont monté, en un mois et demi. La flambée s'explique en partie par l'intervention de spéculateurs, comme des fonds d'investissements, mais aussi d'autres opérateurs comme des coopératives, des agriculteurs, des négociants qui avaient vendu du blé il y a quelques mois et qui se disent qu'ils l'ont vendu trop peu cher et rachètent leurs contrats. Les volumes échangés sur Euronext à Paris sont énormes. On n'avait jamais vu cela: en une journée la semaine dernière on a traité 7% de la production française.

Des stocks estimés à 170 millions de tonnes

Q: Y-a-t-il un risque de manquer de blé ?
Réponse de Michel Portier, directeur d'Agritel: Avec des stocks estimés à 170 millions de tonnes, c'est tout à fait suffisant. Si en Europe et en Russie, les récoltes sont en net recul, aux Etats-Unis la production a été très bonne. Le problème est là. A eux seuls, les Etats-Unis concentrent actuellement 50% du blé qui sera exportable. Quand il y a moins de compétiteurs les prix montent lors des appels d'offre." Q: L'envolée des cours du blé entraîne-t-elle la hausse du prix de la baguette? R: "En France, Agritel s'attend à une récolte de blé en France en recul d'environ 5%, en dessous de 35 millions de tonnes. Cela va avoir une répercussion importante dans le prix de la farine mais peu importante pour la baguette, où le blé n'intervient qu'aux environs de 4-6% dans le prix. L'essentiel des coûts provient de la main d'oeuvre et du matériel.